Le prieuré, de style classique

Une porte donnant sur le collatéral Sud nous mène de l'intérieur de l'église au jardin du presbytère. Ce jardin offre une belle vue sur la nef et la grosse tour. C'était là l'emplacement du cloître des bénédictines : le long du collatéral, une galerie de ce cloître, édifié en 1669, demeure en place et se continue par un reste de la galerie occidentale, le long du bâtiment du prieuré. Près du croisillon Sud de l'église, subsistent trois arcades romanes, qui sont peut-être des vestige du cloître roman du XIIè siècle, ou ceux d'une salle capitulaire.

Entre le cloître et la rivière, les bâtiments que nous voyons aujourd'hui furent construits aux XVIIè et XVIIIè siècles. Ce bel ensemble de style classique, commencé en 1646 sous l'impulsion de la prieure Marie de Bourgneuf, correspond à un renouveau spirituel .... et financier de l'institution, et s'apparente plus à un hôtel particulier, comme ceux que les grandes familles nobles se faisaient bâtir alors en ville, qu'à des bâtiments monastiques.

Cette grande demeure seigneuriale comprend deux parties disposées en L. Une porte forte, au Nord, permettait l'accès à une cour fermée et probablement pavée. Des jardins, jardin d'agrément, jardin potager et verger, s'étendaient au delà des bâtiments vers l'Est et le Sud.

La partie la plus ancienne, sans doute le premier logement de la prieure, se trouve à gauche quand on pénètre dans la cour. Elle fut construite à partir de 1646. La façade la plus soignée, celle qui donne sur la cour, se signale par une porte principale au fronton triangulaire interrompu de pots à feu simplifiés. Elle comporte deux étages bâtis de belles pierres; le deuxième étage est orné d'un blason (martelé) surmonté de la date de 1646. Deux fenêtres à fronton curviligne encadrent un pavillon central au fronton rectangualire. Perpendiculairement à ce premier bâtiment, une construction de pierres plus simples date également du XVIIè siècle. La décoration reprend celle du bâtiment précédent, par exemple les fenêtres à fronton curviligne. Les trois niveaux étaient occupés par un réfectoire, des chambres et des dortoirs.

Enfin, bâtie au XVIIIè siècle, la nouvelle maison priorale forme une légère saillie à l'Ouest du bâtiment plus ancien. D'appareillage plus soigné, ce logis se signale par des fenêtres aux linteaux légèrement cintrés. Au-dessus de la fenêtre centrale apparaît la date de 1774 (ou 1746). Un acrotère représentant un lion couronne l'angle Nord-Ouest du pignon Ouest. Cette belle demeure seigneuriale fut occupée par les deux dernières prieures, jusqu'à la dispersion de la communauté religieuse en 1792.

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"Les révoltés de Fouesnant ramenés à Quimper par la Garde Nationale en 1792", Tableau de Jules Girardet, Musée des Beaux-Arts, Quimper

* Le texte de cette présentation est tiré de l'ouvrage : "Locmaria, Quimper, un quartier à part" (voir en page Présentation).