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L'église, de style roman :

Église abbatiale, puis priorale à partir de 1124, enfin paroissiale après 1857, c'est le plus vieil édifice de Quimper, qui fut commencé deux siècles environ avant la cathédrale Saint-Corentin, et c'est une des plus anciennes églises de Bretagne. Mille ans ont façonné ce monument, mais le style roman domine largement: il est vrai que l'unité romane actuelle a été renforcée par la « restitution » due à l'architecte Joseph Bigot en 1868-1873.

Faisons le tour extérieur de l'église pour bien en apprécier la beauté. Elle répond au plan traditionnel de la croix latine, le choeur étant orienté vers l'Est, en direction de Jérusalem.planeglise

La répartition des volumes est harmonieuse :

– la nef, commencée vers 1022, est la partie la plus ancienne, et sa longueur, d'environ vingt-huit mètres, est soulignée par la légère pente des collaréraux et la présence de fenêtres hautes, qui l'éclairent directement.

– Le transept, qui date du XIIè siècle, est marqué, mais peu saillant. Les deux croisillons qui forment les bras de la croix sont terminés par des pignons, soutenus de larges contreforts et ajourés de deux étages de fenêtres en plein cintre, deux par deux; celles du bras méridional datent certainement de la « restitution » du XIXè siècle, et peut-être aussi celles du bras septentrional.

– Une tour-clocher carrée s'élève à la croisée du transept. Sa structure massive est allégée par les baies géminées des faces Est et Sud, qui datent de la construction primitive ( début du XIIè siècle ); les baies qui devaient exister sur les autres côtés ont été remplacées, dans les remaniements du XVè siècle, par des embrasures simples.

– Enfin le cheeglisefacadevet répond aux canons de la construction romane la plus courante :abside centrale dans l'axe du choeur, absidioles de chaque côté un peu plus basses. Seule l'absidiole septentrionale date du début du XIIè siècle, l'abside centrale et l'absidiole méridionale ayant été « remontées » par J. Bigot dans les travaux des années 1868-1873.

Pénétrons maintenant dans l'église. Le porche que nous empruntons, situé à l'Ouest, est une construction gothique à ogives du XVè siècle. Elle remplace la double porte romane, encore visible de l'intérieur. A la même époque, une grande baie fut ouverte dans le pignon de cette façade.

La lumière qu'elle procure transforme probablement l'impression d'obscurité relative que les moines, moniales et fidèles devaient ressentir en pénétrant jadis dans le vieil édifice roman. La nef était alors directement éclairée, nous le savons, par les fenêtres du registre supérieur, et les collatéraux par des ouvertures plus petites, qui sont décalées par rapport aux fenêtres de la nef.locmarianef

Cette nef est la partie la plus ancienne de l'église, et sa construction date de la première moitié du XIè siècle. Très sobre, organisée en six travées, elle n'est pas voûtée de pierre, mais d'un beau berceau de bois. La communication entre nef et collatéraux se fait par des arcades en plein cintre, formées d'une voussure à arête vive. Elles retombent sur des piles cruciformes sans base, dont l'élan est souligné de tailloirs très simples.

La croisée du transept, plus tardive d'un siècle environ, soutient la tour-clocher par quatre grands arcs diaphragmes en plein cintre qui s'appuient sur de fortes piles de colonnes engagées sur pilastre. Le tailloir des colonnes est souligné de chapiteaux aux motifs géométriques simples. L'une de ces colonnes, à l'angle Nord-Ouest, fut remplacée, à la fin du XVè siècle ou au début du XVIè, par une pesante pile plus ronde, en vue de compenser un dangereux déséquilibre de la tour.

Enfin le regard se porte vers le lieu sacré par excellence, l'abside centrale, que J. Bigot a restituée dans sa forme romane originelle à la fin du XIXè siècle : voûte de pierre, alternance d'arcatures aveugles et de fenêtres, dont l'arc en plein cintre est soutenu de fines colonnettes à chapiteaux.

Le fidèle ou le visiteur apprécieront la décoration intérieure. Citons les exemples les plus caractéristiques :

locmariapoutre– Ce qui attire aussitôt l'attention, lorsqu'on pénètre dans l'église, c'est la poutre de gloire qui domine la nef, avec son Christ vêtu d'une longue et ample robe, les pieds sur un globe terrestre. Il s'agit d'une copie d'une oeuvre du XVIè siècle, exécutée au XIXè.

– De nombreuses pierres tombales, dont les plus importantes ont été dressées contre le mur collatéral Nord. La plus proche des fonts baptismaux, qui remonte à 1302, est celle d'une prieure de Locmaria. L'inscription de la seconde est plus lisible et indique qu'ilpierretomb s'agit de la tombe d'Alain de Pennelé, prieur de Locmaria mort en 1423.

La plus belle est adossée au mur dans le croisillon Sud du transept : elle présente l'effigie sculptée en relief, les mains jointes, de la prieure Marie de Bourgneuf, décédée en 1650, qui fit construire la partie la plus ancienne des bâtiments actuels du prieuré.

– Quelqunotredamees statues intéressantes :

• Notre Dame de Locmaria, statue de pierre du XVè siècle, dans l'absidiole Nord. Mutilée en 1793, elle fut grossièrement réparée au début du XIXè siècle, et réinstallée solennelement en 1903. Une restauration complète a été réalisée en 2014.

• Saint Pierre, « vêtu de pape », statue en bois du XVIIè siècle, dans le croisillon Nord du transept.

• Sainte Catherine d'Alexandrie, reconnaissable à la roue qui fut l'instrument de son supplice : cette statue de pierre du XVIè siècle, dans le collatéral Sud, provient de l'hôpital Sainte- Catherine, qui se trouvait jadis à l'emplacement de la préfecture achemincrxctuelle.

- Le chemin de croix oeuvre exceptionnelle des faïenciers quimpérois, fut installé en 1860 pour saluer la renaissance de "l'église des faïenciers". Il est inscrit au Répertoire du Mobilier des Monuments Historiques.

- Enfin l'orgue historique, construit en 1850 par Jules Heyer, a été restauré et installé en 2007 dans cette église.

=> L'ORGUE

 

 

 

plaquette14 

 

 

 

* Le texte de cette présentation est tiré de l'ouvrage : "Locmaria, Quimper, un quartier à part" (voir en page Présentation).

Locmaria, un ensemble monumental exceptionnellocamriachevet

Locmaria : lieu consacré à Marie. La première mention d'une consécration au culte marial se trouve dans une charte qui a été rédigée entre 1022 et 1058; elle évoque une donation faite par l'évêque-comte de Quimper à un monastère dédié à sainte Marie. En 1124, la charte qui fait donation du monastère à l'abbaye Saint-Sulpice, près de Rennes, précise que ce lieu est appelé en breton "Locmaria"

Deux monuments remarquables, l'église et le prieuré, témoignent de ce culte très ancien.

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